Langue-Patrie, mon ennemie
À force de fréquenter ces petits cercles où l’on se répète que le rapport à la langue est un rapport façe au social, j’ai parfois l’impression que l’on s’est crée une espèce de vision, d’objet un peu illusoire à la base d’hypothèse et de positionnements un peu farfelu. Le miracle d’Internet, c’est quand même la production d’un corpus langagier ordinaire sans l’intervention d’analystes.
Du coup, on peut tomber sur de petites perles comme celle-ci : “PETITION CONTRE LA TRADUCTION DE FACEBOOK EN FRANCAIS “:http://www.facebook.com/group.php?gid=6677334651 (facebook).
Tout y est :
- Des préjugés
- De la catégorisation sociale en fonction d’un niveau de langue fantasmé
- Un processus d’exclusion de cette catégorie sociale
- Des procédés rhétoriques douteux (“hey faut pas le prendre au premier degré, j’aurai pu citer d’autres indésirables, ceux qui viennent de Marseille par exemple”)
il faut quand même admettre que les français sont quand même spéciaux dans leur utilisation des normes linguistiques. Ce groupe émanant de français francophones n’est pas plus étonnant que cela, la petite bizarrerie est la figure : Ne traduisons pas facebook en anglais comme ça nous resterons entre personnes “ayant un minimum d’intelect et/ou de culture” (sic) mais continuons à parler en (mauvais) français. L’implicite étant que les locuteurs francophones sont naturellement moins intelligents que les anglophones ?
Pendant ce temps-là, chez facebook : “Si vous voulez facebook dans votre langue, traduisez-le vous-même”:http://www.facebook.com/apps/application.php?id=4329892722