Les remèdes à l’amour, Ovide
Donc aussitôt que tu paraîtras en état de profiter des remèdes de notre art, fuis l’oisiveté ; ce sera mon premier conseil. Elle fait naître l’amour ; après l’avoir fait naître, elle l’entretient ; elle est la cause et l’aliment de cet agréable mal. Supprime l’oisiveté ; c’en est fait de l’arc de Cupidon ; le flambeau du dieu gît à terre méprisé, éteint. Autant le platane aime le vin, le peuplier l’eau, le roseau marécageux une terre limoneuse, autant Vénus aime l’oisiveté. Toi qui veut voir la fin de ton amour, l’amour fuit l’activité ; mène une vie active et tu seras tranquille. La nonchalance, le sommeil excessif que personne n’interrompt, le jeu, les libations abondantes qui vident les tempes, sans faire de blessure à l’âme, lui enlèvent toute son énergie. On n’y prend pas garde et l’Amour s’y glisse insidieusement. Cet enfant est le compagnon ordinaire de la paresse ; il hait l’activité ; ton esprit est vide ; donne-lui un travail qui l’occupe tout.
Les remèdes à l’amour, Ovide
Ce week-end, je me suis relancé un peu dans les études rhétoriques de textes classiques jusqu’à retomber sur ces textes qui me donnent bien envie de retourner à mes corpus contemporains.