cendres.net

duong tam kien

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Ce n’est pas une nouveauté. Myspace suçe sérieusement. On ne parle pas d’ergonomie compliquée ou de poser des questions aux utilisateurs et de ne pas les prendre en compte du tout. Seulement de calcul façon CE1. Je sais c’est facile de taper sur les cadavres mais bon.

Depuis le temps que je reluquais ces cahiers chez Behance Outfitter mais atteint de la flémingite habituelle dès qu’il faut passer à l’action, je suis bien content d’avoir enfin trouvé des cahiers avec des grilles de point chez … MUJI ! Bref, donc, il existe aussi une version avec pochette en plastique pour y foutre du merdier et/ou un format plus petit. Ce qui n’a pas manqué de créer l’habituelle petit temps d’hésitation de plusieurs minutes pour choisir quel format et pourquoi pas tous ok mais seulement si je repose ces fringues etc. Au passage, j’ai un peu regretté de n’avoir trouver qu’une version à spirales.

Le papier est un peu lég’. Limite pour du stylo avec une encre un peu baveuse mais ça passe. Pas de soucis avec le crayon.

La limite du savoir que la photographie peut donner du monde est que, tout en pouvant aiguilloner la conscience, elle ne peut en fin de compte jamais apporter aucune connaissance d'ordre éthique ou politique. Le savoir tiré des photographies sera toujours une certaine forme de sentimentalisme, qu'il soit cynique ou humaniste. Ce sera un savoir au rabais : une apparence de savoir, une apparence de vérité ; de la même façon que l'activité photographique est une apparence d'appropriation, une apparence de viol. Le mutisme même de ce qui est hypothétiquement intelligible dans les photographies est ce qui les rend séduisantes, provocantes. Leur omniprésence exerce une influence incalculable sur notre sensibilité morale. En introduisant dans ce monde déjà encombré de son double iconique, la photographie nous donne le sentiment que le monde est plus disponible qu'il ne l'est en réalité. Le besoin de voir la réalité confirmée et le vécu exalté par des photos constitue un mode de consommation esthétique dont personne aujourd'hui n'est capable de se passer. Les sociétés industrielles font de leurs membres des camés dont l'image est la drogue ; c'est la plus puissante forme de pollution mentale. Désir poignant de trouver la beauté, d'en finir d'examiner le dessous des choses, de sauver et de célébrer le corps du monde : tous ces constituants du sentiment érotique s'affirment dans le plaisir que nous prenons aux photographies. Mais d'autres sentiments, moins libérateurs, s'y expriment également. Il ne serait pas faux de dire que les gens ont un besoin compulsif de photographier : de transformer le vécu lui-même en une façon de voir. Au bout du compte, vivre quelque chose et en prendre une photo deviennent identique, et participer à un événement public équivaut de plus en plus à le regarder sous forme photographique. Mallarmé, le plus cohérent des esthètes du XIXème siècle, déclarait que tout l'univers exite pour aboutir à un livre. Aujourd'hui, tout existe pour aboutir à une photographie. La caverne de Platon, Susan Sontag

Pour ceux qui s’intéressent au futur de cette noble institution qu’est l’Université avec un U majuscule signifiant sa mission d’enseignement supérieur et sa vocation à permettre à tout un chacun d’acquérir un état de connaissance proche de l’illumination de certains éminents scientifiques, il va falloir se battre un peu ou au moins attendre la prochaine personne qui voudra réformer l’enseignement supérieur.

Grâce au feed d’une grande pote facebookienne, Valérie Pécresse, j’apprends que celle-ci veut mettre en place une “nouvelle université”. Outre l’habituelle blague sur la nécessité de faire de l’université un organe de professionnalisation, il y a comme qui dirait une sorte de diversion : “Comment redonner sa place au sport à l’université ?”:http://www.nouvelleuniversite.gouv.fr/. Voilà la grande question qui se pose lorsque nos amis du ministère pensent la nouvelle université. Ah oui ça sera bien pratique de pouvoir compenser cette UE de topologie par 3 longueurs dans une piscine. Après on nous apprendra comment additionner 4 poireaux avec 2 patates.

Remarquez l’astuce : “A-t-on vraiment besoin de sport à l’université ?” Devient “comment en remettre ?”. Ahlala un esprit dans un corps sain. Que de bons souvenirs. Vraiment, c’est parfois à se demander si les gens qui sont dans les commissions ont déjà mis à les pieds dans une université, ont eu un (même bref) parcours universitaire, savent vraiment ce qu’ils sont entrain de réformer.

Pendant ce temps-là, dans une facheuse liste d’une école à la réputation gauchiste m’arrive un curieux mail qui n’a pas l’air d’émouvoir les foules : “Cursus Conforama-la sorbonne” dont je vous recopie le premier paragraphe qui résume assez bien le potentiel comique.

bq. Dans un contexte concurrentiel accru et en perpétuelle évolution, Conforama s’est associé à la prestigieuse Université Panthéon Sorbonne pour créer un nouveau cursus diplômant (Bac + 5) et totalement innovant, construit à partir des enjeux stratégiques de l’enseigne. Son défi : faire des directeurs de magasin Conforama de véritables entrepreneurs du discount au service du client.

Oui, ce cursus n’aurait pas la même tête s’il s’agissait d’une autre université ne pouvant préter aucun nom de renomée prestigieuse mondiale et on parfois du mal à voir la transition entre la vocation de transmission de la connaissance à la formation de pros du discount. Puis bon ce n’est pas comme si la Sorbonne était ce monument parisien, temple de la vieille intelligence et lieux de bataille de chaque mouvement étudiant. Grotesque.

Parents du futur, sachez-le, si vos enfants vont à l’université, ce n’est pas pour devenir plus érudit, ni devenir sociologue, philosophe, physicien, biologiste, esquisser les théories qui nous permettront de comprendre la complexité des oeuvres littéraires, contribuer à la science ou ce genre de balivernes mais bien pour apprendre à diriger un magasin grâce à des techniques innovantes.

À défaut d’intégrer la “DM Academy”*, les recalés auront toujours assez de biscottos pour pousser les palettes et monter les meubles eux-même. Les produits de cosmétique de décoloration des cheveux ne sont pas fournis par l’université, parce que c’est statistique, il y aura de moins en moins de blonds alors à moins de revisiter les codes de l’aryenité, il faudra passer chez les coiffeurs.

Bon quand est-ce que les gens qui n’ont rien compris à l’Université vont-ils arrêter d’en parler et/ou de croire qu’ils ont un avis sensé dessus ?

  • “Cycle de management stratégique et opérationnel dédié aux Directeurs de Magasin Conforama” (copier-coller)

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Partout à travers l’asie commence aujourd’hui la célébration de la nouvelle année. La plupart des traditions y consacre trois jours de festivités. Si le Têt vietnamien a une bonne visibilité, il ne faut pas non oublier la tradition tibétaine et par pitié, commencer la nouvelle année d’un bon pied et commencez à arrêter de confondre la chine avec le reste de l’Asie. Ce n’est même pas comme si l’actualité chinoise depuis quelques décénnies était éxemplaire et un modèle d’humanité.

Meilleurs voeux, bonne année et bonne chance pour cette première semaine dont découlera la forme du reste de l’année !

Si dans la presse et autres médias, on parle beaucoup de la sortie de “XXI”:http://leblogde21.com, les éditions “autrement”:http://autrement.com lancent également à leur manière un nouveau magazine/revue dans le même format, même tarif, même régularité : un gros cahier A4 avec bcp de pages, 15 €, tous les trois mois.

h3. XXI - Vingt et un

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C’est un peu le phénomène éditorial du moment. L’objet est la somme de paris audacieux : format A4, trimestriel, épaisseur, graphisme, modèle économique, thématiques.

J’aime spécialement la prise à contre-pied de l’actualisme étriqué des médias contemporains. Les dossiers flashbacks font le retour d’évènements ayant eu lieu en 2002 (L’affaire Plame) et 1998 (L’affaire Erignac qui ne fait évoqué son extension Yvan Colonna) mais surtout la présence forte de documents sur Anna Politkovskaïa. Cette prise de pouvoir par le refus de voir le présent comme l’étroitesse de l’immédiat est très fort. Sans rentrer dans une logique de retour nostalgique ou de réchauffage des sentiments, la valeur de ce dossier est capital pour la mémoire et l’histoire contemporaine du rapport entre le pouvoir en Russie et sa contestation. On y gagne en lisibilité et l’information n’est plus qu’un contenu evanescent sur un monde extérieur presque à la frontière d’un imaginaire collectif construit par le bruit quotidien mais devient l’illustration d’une réalité brutale à nos portes qui n’attend personne pour échapper au temps et construire l’Histoire.

Petite parentèse : je ne sais pas si c’est mon exemplaire uniquement qui souffre d’un problème mais j’ai l’impression que la couverture est monté à l’envers par rapport au reste.

h3. Désirer le montre autrement

Plus discret le lancement de “Désirer le monde autrement”:http://autrement.com/ouvrages.php?ouv=2746710894 n’en est pas moins important dans le vie éditoriale des éditions Autrement. Peut être moins aventureux ou bagarreur que XXI, le premier numéro de ce “mook”, mélange entre “magazine” et “book”, prend le soin de donner une autre vision du monde. Les articles sont pratiquement tous des portraits de personnes peu connues mais qui offrent un regard fort et souvent poétique sur le monde. L’article consacré à Ferran Adrià est par exemple à lire pour comprendre à quel point la cuisine peut se rapprocher d’une posture de designer.

h3. Le format

Trois choses m’ont marqué dans ces deux numéros :

  • L’absence de publicité.
  • L’accent sur l’iconographie : photographies et illustrations de qualité.
  • Le confort des articles : longueur, profondeur, temps de réflexion.

Il serait assez injuste de traiter cette double nouveauté sur le thème de l’effet de mode. Il faudrait au contraire espérer que ces deux initiatives perdurent tant le paysage de la presse écrite souffre d’avoir à concurrencer la médiation via internet. Contre la course à l’actualité, à l’article de plus en plus court, il est très bon de pouvoir retrouver des articles de fond qui prennent le temps d’expliciter, de déployer les mots, les récits et les argumentations nécessaires. Sans (encore) tomber dans les travers des revues d’art ou les revues “universitaires”, il y a vraiment là de quoi renouveller le paysage de la lecture d’actualité.

Alors que le dernier album de Cat Power, Jukebox, est sorti aujourd’hui. Début 2008 annonce plein de bonnes choses musicales :

  • “Portishead”:http://www.portishead.co.uk/, pasencoredetire, avril. J’ai envie de dire “!!!!”.
  • “Goldfrapp”:http://www.goldfrapp.co.uk : Seventh Tree, le 18 février. Avec un teaser qui sonne le retour aux sources.
  • “Camille”:http://www.camille-lefil.com : Music Hole, avril

Bon paraît aussi que “Tricky”:http://www.trickyonline.com va sortir un nouvel album en avril. Ca va être trip-hop. Qui veut faire un pélerinage à Bristol ?

Après de la cogitation, des doutes, des abandons, un peu d’effort et beaucoup de honte à rendre une création à quelques milliers de bornes de ce qui était voulu/prévu, on en a fini avec les préselections du “webdesign internation festival 2008”:http://webdesign-festival.com avec une heure d’avance ! L’année prochaine, je m’y prendrais plus à l’avance pour la préparation du matos et de la logistique d’équipe.

On verra pour mettre le lien, si on se prend pas un trop gros vent. En attendant, rangement des feutres, du bordel et reprise d’un rythme plus “normal”, mine de rien l’approche du concours était assez bloquant depuis une petite semaine.

À force de fréquenter ces petits cercles où l’on se répète que le rapport à la langue est un rapport façe au social, j’ai parfois l’impression que l’on s’est crée une espèce de vision, d’objet un peu illusoire à la base d’hypothèse et de positionnements un peu farfelu. Le miracle d’Internet, c’est quand même la production d’un corpus langagier ordinaire sans l’intervention d’analystes.

Du coup, on peut tomber sur de petites perles comme celle-ci : “PETITION CONTRE LA TRADUCTION DE FACEBOOK EN FRANCAIS “:http://www.facebook.com/group.php?gid=6677334651 (facebook).

Tout y est :

  • Des préjugés
  • De la catégorisation sociale en fonction d’un niveau de langue fantasmé
  • Un processus d’exclusion de cette catégorie sociale
  • Des procédés rhétoriques douteux (“hey faut pas le prendre au premier degré, j’aurai pu citer d’autres indésirables, ceux qui viennent de Marseille par exemple”)

il faut quand même admettre que les français sont quand même spéciaux dans leur utilisation des normes linguistiques. Ce groupe émanant de français francophones n’est pas plus étonnant que cela, la petite bizarrerie est la figure : Ne traduisons pas facebook en anglais comme ça nous resterons entre personnes “ayant un minimum d’intelect et/ou de culture” (sic) mais continuons à parler en (mauvais) français. L’implicite étant que les locuteurs francophones sont naturellement moins intelligents que les anglophones ?

Pendant ce temps-là, chez facebook : “Si vous voulez facebook dans votre langue, traduisez-le vous-même”:http://www.facebook.com/apps/application.php?id=4329892722

C’est souvent la croix et la bannière pour expliquer correctement ce qu’on entend par système complexe et émergence. L’étude des comportements et de la structuration sociétale des colonies de fourmi est un des exemples-phares de la multiplicité des échelles étudiées dans les programmes systèmes complexes.

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Cette vidéo a le mérite de montrer assez clairement entre le passage entre les échelles rôles/interaction/vie de la colonie plutôt que la “stigmergie”:http://en.wikipedia.org/wiki/Stigmergy, l’utilisation des traces laissées dans l’environnement, qui y fait une petite apparition et est l’autre facette importante de l’étude des fourmis.

Faut-il distinguer de bonnes et de mauvaises images non plus à partir de leur contenu, puisque l'image du mal peut guérir, mais de la symbolisation qu'elles induisent ? Poser la question ainsi de comprendre pourquoi l'image de la vertu ne rend pas vertueux tout commme celle du crime ne rend pas criminel. Tout producteur d'images qui souhaite obtenir une réponse incontrôlable à une stimulation du désir utilise des images qui maintiennent le spectateur dans une inaptitude symbolique. Telle est la violence du visible aussi longtemps qu'il participe de dispositifs identificatoires et fusionnels. Voilà pourquoi mieux vaux distinguer au coeur du visuel les images des visibilités en fonction des stratégies qui assignent ou non le spectateur une place dont il peut bouger. Hors de tout mouvement, l'image se donne alors à consommer sur un mode communiel. La propagande et la publicité qui s'offrent à la consommation sans écart sont des machines à produire de la violence même lorsqu'elles vendent du bonheur ou de la vertu. La violence du visible n'a d'autre fondement que l'abolition intentionnelle ou non de la pensée et du jugement. Voilà pourquoi, face à l'émotion provoquée par les images, c'est-à-dire face au mouvement qu'elles provoquent, il est impératif d'analyser le régime passionnel qu'elles instaurent et la place qu'elles font à ceux à qui elles s'adressent. La critique de l'image est fondée sur une gestion politique des passions par la communauté. Elle ne devrait jamais être un tribunal d'épuration morale des contenus, qui mettrait fin à tout exercice de la liberté du regard. L'image peut-elle tuer ? (2002) Marie José Mondzain

Avec “Daft Hands”:http://www.dailymotion.com/related/5932255/video/x2bqyl_daft-hands-harder-better-faster-str, on se disait qu’il y avait des personnes qui avaient trop de temps de libre.

Mais avec Daft Bodies, il y a maintenant des gens qui ont encore plus trop de temps et dans des pays où il est possible de faire des chorégraphies en maillot de bain au mois de novembre.