cendres.net

duong tam kien

Une fois de plus, c’est le hasard d’une rencontre historique qui marque le passage du structuralisme en psychanalyse : celle de Jacques Lacan et de Claude Lévi-Strauss lors d’un dîner organisé chez Alexandre Koyré en 1949. Pour le moins déterminante, cette rencontre sera suivie d’un an plus tard, par celle de Jacques Lacan et de Roman Jakobson, présentés l’un à l’autre par Lévi-Strauss lui-même. C’est dans le sillon tracé par ces deux rencontres intellectuelles que germe la relecture lacanienne de Freud. Céline Lafontaine, l’empire cybernétique

J’ai jamais su quoi penser de genre d’anecdote sur la vie des intellectuels de première classe (ceux qui ont le droit à une biographie de ce type quoi). Est-ce que ça a un quelquonc intérêt historique ou sociologique ? Est-ce que ça a même un intérêt pour la compréhension de la théorie ? Est-ce que ceux de notre temps auront le droit à des recoupements soupconneux de co-copinisation via facebook ? Est-ce qu’il y aura des biographies qui révèleront que A a bu une bière avec B avant d’écrire son premier bouquin révolutionnaire ? Pourquoi est-ce que ce sont toujours des histoires bien propres ?

Ce n’est pas encore du calibre que Le juif de Linz qui tente une figure acrobatique tout en drolerie proposant un rapprochement entre la philosophie de Ludwig W. et l’idéologie constuite par Adolf H. mais aussi ses conséquences historiques, sans parler des messages codés par discours interposés. Mais quand même à chaque fois ça laisse perplexe.

“Storefront for Art and Architecture”:http://www.storefrontnews.org/ avaient lancés au début de l’année “White House Redux”:http://www.whitehouseredux.org/Home, un concours à idées avec une idée simple : redesigner la maison blanche à comme image ultime du pouvoir politique. Le concours était autant un concours architecturale que de représentation graphique d’analyse socio-politique.

Parmi les nominés, mon chouchou reste l’un des deux troisièmes. Préférant le compromis entre étude et mise en forme de l’information, autrement dit une analyse complète avec sa communication, avant de considérer le redesign, l’idée est plus intéressante que les approches purement graphiques et/ou tentant d’imposer un message idéologique.

!http://cendres.net/files/full_8.jpg!:http://www.whitehouseredux.org/Home Source : "#1369: Wayne Congar, Arrielle Assouline-Lichten":http://www.whitehouseredux.org/Projects/1369?SSID=sdd4iqdvqnfm79j8k7era3p2n3

D’autres projets que ceux du podium sont consultables du coup, c’est une bonne occasion de se faire une idée sur la question et faire un peu d’espionnage.

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Ce discours de Maeda faisant un discours flanqué d’une drôle de tunique (la deuxième partie) pour l’ouverture de l’année à la RISD me fait parfois regretter d’avoir eu un parcours uniquement universitaire. Je ne cherche pas à généraliser d’autant plus que je connais des exceptions. Il y a sûrement des présidents d’université française ou des directeurs de fillières qui font des discours poignant mais pour ma part, je n’y ai jamais eu le droit. Cela allait tout simplement d’une heure de présentation de la fillière et de ses options et des possibilités de voyages pimentée de remarques sur le faible taux de réussite en premières années à une tentative plus ou moins réussie de synthèse de la vie de la discipline sans prendre en compte les travaux personnels ni chercher à donner espoir dans le travail intellectuel. Pendant 7 années universitaires donc, je n’ai jamais entendu quelqu’un m’expliquer pourquoi nous réfléchissons, pourquoi nous consummons autant d’énergie, de papiers et d’encre. On ne nous a jamais parlé de notre place dans la société, ni même de notre rôle dans un éventuel futur.

Faut-il accuser le milieu universitaire et de la recherche française ? Faut-il accuser l’air de temps de ne plus contenir un mouvement intellectuel collectif ?

C’est comme si penser, c’était ne rien faire et que la pensée ne pouvait de toutes façons ne rien faire. Cette critique insidieuse s’institue dans le langage lui-même : être théorique, c’est prendre le risque de l’être trop voir de n’être que cela. Avoir une approche théorique, c’est se mettre en position où la pratique est quelque chose de supplémentaire ; comme si elle n’allait pas ensemble.

Chercher à mélanger pratique et théorique révèle de nouvelles questions, qui sont rarement poser en sciences humaines et sociales : est-ce qu’on peut créer pour prouver ? La théorie de l’autobiographie de Philippe Lejeune s’est ainsi retrouvée plusieurs fois pris à défaut par des créations littéraires en contre-preuve. Qu’en est-il de l’anthropologie : peut-on créer un système et l’étudier scientifiquement ? La question du réel peut rapidement être mise de côté, les images, installations et constructions artificielles sont bien réelles, elles ne sont simplement pas issus d’un processus accidentel non-intentionnel. Faut-il alors mettre de côté tout processus ou activité humaine démunie d’intentionnalité ?

C’est sur ces doutes, peut être étranges, que mes recherches ont gagné à mes yeux en intensité par l’investigation sur la simulation de sociétés artificielles et le rapport entre conception et création (graphique, architecturale, objectale, etc). La contre-partie à payer est une grande dispersion et une démarche décalée par rapport aux règles et la temporalité du monde de la recherche. On me demande ainsi souvent pourquoi je n’ai pas fai tel cursus ? Si je n’aurai pas préféré au final avoir un autre parcours ? JE préfère penser que non. Le parcours que j’ai pris à peut être ses faiblesses et ses détours donnent parfois le tourni mais je ne pense pas avoir perdu mon temps. Mon seul regret est peut être même d’avoir été trop rapide par moments.

Source : Lucas Morlot

Apprendre à penser la culture, à déformer les cadres pour mieux comprendre la socialisation et le langage, à modéliser des systèmes ou à réfléchir à la dimensionnalité d’un espace avant sa structure, tout cela permet de réfléchir par exemple à la géométrie. La géométrie selon son degré de complexité est le langage qui permet de comprendre et de résoudre des problématiques allant de l’agencement d’un plan de site aussi bien en tant que structure informationnelle que de support graphique répondant à un problème de navigation pour l’internaute qui navigue sur une carte visuelle et sémiotique. C’est également la géométrie qui est la base de toute tentative de construction générative de l’enveloppe d’un batiment jusqu’à sa division interne et l’occupation de l’espace par ses fonctions. Un peu par taquinerie, je dirais bien que l’architecture de l’information d’un site web est au moins aussi complexe que celle d’un batiment. On aura beau dire que l’information est une valeur mesurable, il n’existe encore aucun principe, même esthétique, permettant un jugement sur la qualité de son architecture.

Avoir passé du temps à parcourir les bibliothèques et nouer des relations intellectuels au gré de mes précédentes pérégrinations est une condition nécessaire pour pouvoir parler avec précision et de manière transversale sans tomber dans le flou des raisonnements métaphoriques ainsi que de la fascination pour l’élégance de certaines disciplines et/ou constructions théoriques. C’est le chemin que j’ai trouvé pour arriver au présent. La démarche peut sembler un peu ascétique mais il me semble que pour penser en faisant, il faut au moins essayer de comprendre les limites de ce qu’on appelle penser. Ce n’est que dans ce vertige qu’il est possible de voir ce qu’il ne reste plus qu’à faire.

On en est pas encore à l’échelle des changements récents de facebook et de lastfm mais FlickR s’offre une légère modification des home pages utilisateurs des plus intéressantes.

Petit tour de changements qui changent la vie

  • Accès direct aux statistiques utilisateurs. Tendance du moment ou véritable enjeux pour les utilisateurs. La mise à disposition des données de fréquentation et sa synthèse dès la première page du site incite à croire que FlickR fait le pari que ses utilisateurs sont des avertis et qu’ils sont capables de se poser des questions sur le traffic qu’ils génèrent ainsi que les préoccupations sur la visibilité sont légitimes. En plein essor de l’ère de l’information, il est ainsi normal de constater que les besoins en données synthétiques touchent également la sphère des utilisateurs de base.
  • Activité du réseau social. Sur les traces de facebook, les informations sur son entourage prennent le pas sur les photos de l’utilisateur. Retournant ainsi le miroir de l’activité en ligne, cette interface permet ainsi de comprendre l’enjeu de la différence entre activité sociale et activité égocentrique. Ce qui est intéressant pour l’utilisateur ce n’est pas de voir ses propres photos mais de pouvoir être informer de ce qu’il se passe dans son entourage. L’information est plus pertinente aussi bien du point de vue de la plateforme (centré sur l’échange et non la simple représentation de soi) que de l’efficience de son usage (moins de chasse à l’information).
  • Plus de contacts. Un peu dans la même lignée que le point précédent, les photos des contacts passent de 5 à 10 en plus d’un élargissement de la colonne ainsi que de son passage de droite à gauche lui donnant ainsi plus d’importance. En favorisant une nouvelle fois, les échanges avec le réseau sociale de l’utilisateur, la plateforme favorise également l’échange et la connaissance de l’autre.
  • Les groupes ne sont plus anecdotiques. Avant les groupes étaient signalées par une petite ligne et la liste des groupes ayant eu une activité récentes (ie un message sur le forum associé). Il est maintenant possible de voir l’activité visuelle du groupe. On regrettera que rien n’indique pour l’instant les nouveautés en image : au fond, le texte des forums, on s’en fout un peu.
  • Mise en avant du contenu intéressant. Paradoxalement, le lien avec la globalité ne se fait plus par l’intermédiaire du flux de toutes les photos qui permettait de voir un mélange hétéroclite de photos de barbecue, photos d’arts, etc. Même s’il est rare de tomber sur de nouveaux contacts par ce biais, je trouve que c’était une belle trace de l’humanité de ce site : après avoir cherché à le masquer, j’avoue que ce bloc me manque. Cette humanité est donc remplacée par une promotion des contenus visuels à voir sur un plan uniquement plastique. A voir s’il s’agit d’une véritable politique sur la dimension sociale du site ou non.

Au final, ce changement est très positif. Il permet à FlickR de passer de site à photos dont les usages sociaux étaient encore brouillés et en marge à une véritable plateforme sociale car elle permet aux utilisateurs de voir et d’être informer sur les activités des autres tout en restant centré sur un intermédiaire : l’image. La philosophie est simple, c’est l’information fournie aux utilisateurs qui fait le lien.

Tea is power, Tam-Kien Duong

Ecrire, c’est tout simple. Il suffit de contempler une page blanche jusqu’à ce qu’on commence à avoir le cerveau qui sort par les oreilles.

Je trouve ça ridiculement difficile. J’essaie d’autant que possible de m’en dispenser. Donc, pour moi, acheter de nouveaux stylos prend des proportions gigantesques. J’ai quatre traitements de textes et je passe beaucoup de temps à me demander lequel utiliser. Tous les écrivains du moins la plupart, disent qu’il est difficile d’écrire, mais la plupart aussi sont surpris du point auquel c’est difficile pour moi.

Douglas Adams (1984)</blockquote> En ce moment, j’essaie de mettre un peu d’ordre dans mes fichiers électroniques en essayant de rendre le dossier “images - inspiration” un peu plus rationnel. Habituellement, je me contente de glisser déposer les images que je glane ici et là en attendant de pouvoir les réutiliser. Sauf que des fois, il se passe des jours, des mois et des années. Là ça devient une sorte d’archéologie pour retrouver la source et le contexte de l’image. Un problème que je n’ai pas avec mes fichiers de citations. Je copie, je marque la référence. Sur une image, impossible.

En ce moment donc, j’essaie de corriger ce petit problème en testant deux logiciels avec deux approches légèrement différentes alors qu’ils proposent des fonctionnalités de base semblable (les tags par exemple).

Yojimbo

C’est un sympathique logiciel à bordel dont je m’étais servi pour gérer mes notes de lecture, les citations, les brouillons, les pistes de recherche etc. Je l’ai progressivement laissé tomber quand j’ai arrêté de fréquenter des liens sans internet au profit de google notebook.

J’avoue que je suis tenté de recommencer à l’utiliser pour cette raison et la synchronisation via mobileme.

Concernant les images, il a l’avantage de faire de belles archives web et ainsi de garder pas mal d’informations sur le contexte d’une image chopée sur le web. Le logiciel propose également une interface intéressante ainsi qu’une intégration fine avec l’environnement OsX.

Désavantage, il faut le logiciel pour accéder aux données. Impossible donc de faire quoi que ce soit sans un mac à portée de main ainsi qu’un logiciel avec la bonne licence.

Evernote

Evernote propose une approche légèrement différente en se concentrant sur l’indexation des images par le biais de la reconnaissance automatique du texte. Le logiciel repose sur un système de synchronisation vers un serveur distant centralisant tous les contenus. Il est ainsi possible d’avoir accès aux données sur pc, mac et iphone via une application native ; mais aussi de consulter ces contenus via une interface web proposant les mêmes fonctionnalités. Il est ainsi possible d’archiver les séances de travail sur tableau en prenant des photos avec l’iPhone et de retrouver cette mémoire automatiquement sur son ordinateur de bureau. Je ne sais pas ce que cette solution donne avec un grand nombre d’archives.

A noter que l’archivage de site web, se fait uniquement sur le mode texte+image (soit html sans feuille de style) rendant la visualisation un peu plus cracra et nécessitant donc un petit tour de nettoyage.

Une offre premium payante (5$ par mois) permet d’avoir plus d’espace de stockage et un plus grand volume de transfert à dispositions. Ok pour le coup, les possibilités de l’offre gratuite sont assez ridicules et semblent ne fonctionner que sur l’attraction des chalands qui se laisseraient prendre par le service.

Résultat

J’utilise 2 logiciels et je continue à mettre les images gentiment dans un répertoire sans aucune annotation. Si quelqu’un a un logiciel ou un workflow intéressant (:

Je suppose que les journalistes et les éditeurs ont des solutions performantes. Une alternative serait d’utiliser des formats qui conservent les tailles originales, comme powerpoint, et qui permettrait de mettre du texte à côté de l’image.

Je comptais sur ma participation à “l’école d’été EHESS/Télécom Paris sur La société de l’information et de la connaissance”:http://www.it-sudparis.eu/lsh/ecole2008/ pour relancer la partie scientifique et recherche de ce blog. Par ironie, ici sur l’ïle de Porquerolles, le seul wifi ouvert est accessible entre 2 vélos et 3 poubelles, un lieu appelé “le Muret”. Expérience à ne pas tenter à midi sous peine d’insolation sévère. Maintenant que j’ai trouvé mes informations et citations, je vais retourner bosser à un endroit plus cool et le blog attendra la fin de la semaine (;

Sinon, ici, c’est cool. Des gens intéressants et des débats stimulants. Communication sur mes recherches demain soir. Peut être un debrief avant mon retour sur le continent. Si vous êtes sages.

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Le mur devait tomber ! from bA / blind on Vimeo.

Une petite vidéo en souvenir d’un vendredi après-midi à l’agence où l’on est tous ressorti un peu étourdi par le bruit et les vapeurs de peinture mais aussi pleins d’énergie en prévision de la personnalisation de notre ancien futur nouvel espace. Tout ce qui reste maintenant est un mur absent nous permettant de profiter d’un bel espace de travail zen (sauf quand on y met de la musique ;).

La citation est peut-être un peu gratuite à l’heure actuelle mais elle est doublement intéressante. D’un côté, elle donne une bonne vision du style d’Adolf Loos provoquant, direct et sans concession. De l’autre côté, elle garde une certaine vérité quant au rapport en art graphique, artisanat et architecture ; ce qui ne manquera pas de provoquer indignation et scandale chez certain-e-s (;. Il faut juger ces positions sur ce qu’elles ont apportés à la modernité. Pour cela, je ne peux que vous inviter à lire Ornement et crime qui n’est rien d’autre que visionnaire et précurseur.

Le maître maçon, le maître bâtisseur reçurent un tuteur. Le maître bâtisseur ne savait que bâtir des maisons : dans le style de son temps. Mais celui qui savait bâtir dans un quelconque style du passé, ayant perdu le contact avec son propre temps, lui le déraciné, le distordu, il devint le personnage dominant, lui, l'architecte. L'artisan ne pouvait pas beaucoup s'occuper de livres. L'architecte tirait tout des livres. Une immense littérature le pourvoyait de tout ce qu'il fallait savoir. On n'imagine pas à quel point cette quantité énorme d'habiles publications a intoxiqué notre culture urbaine, à quele point elle a entravé toute réflexion propre. Que l'architecte ait telleent bien assimilé les formes au point d'être capable de les dessiner de mémoire, ou qu'il ait dû avoir sous les yeux l'oevre de référence pendant son travail de "création artistique", cela ne changeait rien au résultat. L'effet était toujours le même. C'était toujours une horreur. Et cette horreur grandissait à l'infini. Chacun aspirait à voir sa chose éternisée dans de nouvelles publications et un grand nombre de revues d'architecture s'empressaient à satisfaire la vanité des architectes. Et jusqu'à présent, il en est toujours ainsi. Mais l'architecte refoula aussi l'artisan bâtisseur pour une autre raison. Il apprenait à dessiner, et n'apprenant rien d'autre, il savait dessiner. L'artisan, lui, ne sait pas. Sa main est devenue lourde. Les esquisses des vieux maîtres sont grossières, tout élève dans l'industrie du bâtiment sait mieux faire. Et que dire alors du dessinateur, réputé pour son aisance, l'homme recherché par tous les bureaux d'architectes et grassement payé ! Avec l'architecte, l'art de bâtir a été rabaissé au rand d'art graphique. Ce n'est pas le meilleur bâtisseur qui remporte le plus grand nombre de contrats, mais celui dont les travaux font le meilleur effet sur le papier. Et ces deux-là sont aux antipodes l'un de l'autre. Si nous alignons les arts, en partant de l'art graphique, nous nous apercevons que l'on peut passer de lui à la peinture, que celle-ci on peut arriver, à travers la sculpture peinte, à l'art plastique, de l'art plastique à l'architecture. Art graphique et architecture se retrouvent aux deux extrémités de la série. Le meilleur dessinateur peut être un mauvais architecte, le meilleur architecte, un mauvais dessinateur. Or, dès le choix du métier d'architecte, il est exigé du talent en art graphique. Toute notre nouvelle architecture est inventée sur la table à dessin et les projets ainsi dessinés sont présentés de manière plastique, un peu comme on place des peintures dans un panoptique. Aux yeux des maîtres anciens cependant, le dessin était seulement un moyen pour se faire comprendre de l'artisan qui exécutait. Comme le poète doit se faire comprendre par l'écrit. Mais nous ne sommes pas encore devenus incultes au point de ne vouloir inculquer la poésie à un jeune garçon parce qu'il a une jolie écriture. En outre, c'est bien connu : chaque oeuvre d'art possède des lois internes si fortes qu'elle ne peut apparaître que sous une seule et unique forme. Un roman dont on tire un bon drame est mauvais, aussi bien comme roman que comme drame. Il est un cas encore plus fâcheux : la possibilité de mélanger deux arts différents, même s'ils présentent par ailleurs des points de contact. Un tableau qui convient pour un groupement panoptique est, en soi, un mauvais tableau. On peut bien voir chez Kastan le paysage tyrolien de salon, mais non pas un lever de soleil de Monet ou une eau-forte de Whistler. Le terrible, c'est quand un dessin d'architecture dont la facture déjà vous oblige à le considérer comme une oeuvre d'art graphique, – et il existe réellement des artistes graphiques parmi les architectes – est réalisé en pierre, en fer et en verre. En effet, ce qui caractérise un édifice authentiquement ressenti, c'est que, sur le plan, il ne produit aucun effet. Si je pouvais effacer le plus puissant événement architectural, le palazzo Pitti, de la mémoire de mes contemporains, et, dessiné par le meilleur dessinateur, le soumettre comme projet à un concours, le jury me ferait enfermer dans un asile d'aliénés. Mais aujourd'hui, c'est le règne du dessinateur plein d'aisance. Ce n'est plus l'outil de l'artisan qui crée les formes, c'est le crayon. D'après le profil du bâtiment, d'après la nature de son ornementation, l'observateurpeut déduire que l'architecte travaille avec le crayon numéro 1 ou avec le crayon numéro 5. Et quels terribles ravages dans le domaine du goût le compas n'a-t-il pas sur la conscience ! Le tracé à la pointe du tire-ligne a déclenché l'épidémie du carré. Pas un encadrement de fenêtre, pas une plaque de marbre qui échappe à un pointillage au centième, et l'on voit maçons et tailleurs de pierre contraints de graver à la sueur de leur front les contours de cette abberration graphique. Si d'aventure il a coulé un peu d'encre dans le tire-ligne de l'artiste, on impliquera aussi le doreur. Mais moi je dis qu'un vrai bâtiment ne fait aucune impression en image, porté sur un plan. Ma plus grande fierté est que les espaces intérieurs que j'ai créés ne produisent aucun effet sur photographie ; que les habitants de mes intérieurs ne reconnaissent pas leur propre logement dans l'image photographique, tout comme le propriétaire d'un tableau de Minet ne reconnaitrait pas cette oeuvre chez Kastan. Il me faut donc renoncer à l'honneur d'être publié dans les différentes revues d'architecture. La satisfaction de ma vanité m'est interdite. Adolf Loos, Architecture (1910)

The Web is a layer of veneer over 20th century industrialism. It's still a thin crispy layer, like landlord paint. It's a varnish on barbarism. The heat is on. The varnish is cracking as the barbarism grows more obvious, harder to bear. The 20th century's industrial infrastructure has run out of time. It can't go on ; it's antiquated, dangerous and not sustainable. It's based on a finite amount of ice in our ice caps, of air in our atmosphere, of free room for highways and transmission lines, of room in the dumps, and of combustible filth underground. This is a gathering crisis gloomily manifesting itself in the realm of bad weather and resource warfare. It is the legacy we received from world-shaping industrial titans such as Thomas Edison, and Henry Fordn abd John D. Rockfeller – basically, the three 20th century guys who got us into the Greenhouse Effect. It's not use our starting from the top by ideologically re-educating the Consumer to become some bizare kind of rigid, hairshirt Green. This means returning to the benighted status of Farmers with Artifacts. End-Users will always legally and politically evade any effort to reduce them to the status of Consumers, and even Consumers will stoutly refuse to become Customers or Farmers ; they know that any such effort of repression is the path of the Khmer Rouge and the Taliban. Bruce Sterling, Shaping things

Retrouvez aussi sur mon quepasa, d’autres citations de Shaping Things ainsi que la vidéo d’une conférence sur les SPIMES

Histoire de voir les potentialités d’interface cliente (+application fonctionnelle) avec “Adobe Air”:http://www.adobe.com/products/air/, je vous conseille de tester “DestroyFlickR”:http://www.destroytoday.com/?p=Project&id=DestroyFlickr. Une petite application bien sympa pour naviguer dans vos photos flickR et celles de vos contacts. Ca change un peu de l’expérience que l’on peut avoir de flickR lors d’une exploration pages web.

!/files/df_air.jpg!

(via “Konigi”:http://konigi.com/notebook/destroyflickr)

Et d'abord, pourquoi ce concert ? Pour rien évidemment : la musique c'est toujours pour rien. elle n'a pas de raison d'être, elle n'a pas de raison tout court, et c'est pour cela que les Français y sont tellement _paumés_. Ici tu as voulu semer des indices emphatiques, un peu grotesques, comme pour suggérer qu'il était possible de débrouiller les pistes et les suivre quelque part. Tu as choisi le 24 juin, la nuit de la Saint-Jean, la nuit des sorts. Tu as cherché à créer, pour eux tous, le songe d'une nuit d'été. Mais ils n'ont pas envie de se laisser faire. Ils cherchent la clé du songe. Ils veulent interpréter. Ils se connaissent et ne se connaissent pas ; ce n'est ni assez intime ni assez impersonnel pour qu'ils sachent sur quel pied danser. Alors ils sont en suspens : tu le sens et cela te rend nerveuse. Mais tu verras que cela n'a aucune importance. Ou plutôt : ce concert est à la fois complètement important et complètement insignifiant ; chaque note est à la fois gratuite et nécessaire. Car ces _Variations Goldberg_ n'avait pas besoin d'exister du tout, mais une fois qu'elles se sont mises à exister, elles ne pouvaient qu'assumer une forme, et l'assumer jusqu'au bout. Quand j'écrivais, le même dilemne était constamment présent. Le soucis de ne pas faire avec des mots des murs, mais plutôt des constructions ajourées, me faisait craindre la chute à travers une des ouvertures que j'avais moi-même pratiquées. Alors tu me parlais des portes qui ne pouvaient être ni ouvertes ni fermées – t'es souviens-tu ? –, mais entreouvertes ; on essayait d'imaginer d'autres choix possibles qe celui, occidental à outrance, de "faire le plein", et celui, oriental à outrance, de "faire le vide". Mais j'étais persuadé – je le suis encore – qu'ici et maintenant l'écriture ne peut pas illustrer ce choix ; qu'elle sera toujours pleine jusqu'à l'écoeurement ; qu'elle ne peut éviter d'être détournée en _enseignement_ (savais-tu que Blanchot et Duras sont désormais inscrits au programme du bac ?)... La musique, elle, a plus de chances, du fait qu'elle n'enseigne pas ; c'est dans sa nature même d'être perméable. Si le sens est roc, la musique, elle, est roche : poreuse, comme ces pierres volcaniques que nous avons trouvées sur la plage en Italie. Elles ont été de la lave brûlante ; maintenant la mer passe librement à travers leurs cavités. Elles sont en même temps du solide et du vide. Aimeras-tu cette métaphore ? Je te la dirai demain ; peut-être y trouveras-tu de quoi faire un sourire ou un haïku ... Les variations Goldberg, Nancy Huston